Un ami me dit il y a quelques jours : Tu l'as échappé belle ! Et dans l'élan, je pense et lui rétorque : Mais j'aime justement les échappées belles... ! Me viens à l'esprit alors l'étrangeté de la chose. D'un côté on exprime un danger auquel on aurait en quelque sorte échappé, de l'autre on suppose au contraire dans une jolie métaphore un sentiment, une fuite peut-être (éperdue parfois) vers une plus grande liberté supposée voire comme retrouvée.
Quelle est l'origine de cette dérive lexique ?
L'expression apparaît dès 1466, on disait alors « qui belle l'eschappa ». Le mot belle y est alors exprimé dans le sens de bien, de soulagement, de ce à quoi on aurait échappé...
L'échapper belle (première orthographe) ne provient pas de la même étymologie, mais semble issue d'une expression liée au Jeu de Paume qui signifiait manquer une belle balle ou une jolie occasion de la rattraper..
« Tu l'as échappé belle... », reste proche de son sens initial... Comme on a oublié l'étymologie de la chose, on peut s'interroger légitimement sur le l' de l'expression, il n'a plus de genre ( le participe reste indéfini) et pourtant dans le langage courant ce l' suppose un danger possible, une situation délicate.. évitée.
L’échappée belle a elle pris un peu la dérive, elle suppose un genre de départ solitaire d’une personne qui s'éloigne des autres, prend de l'avance, de la distance, le large, comme si d'une certaine manière au fond elle s'éloignait sans le citer de ce danger qui guetterait là tapi dans l'ombre ?
Pour y échapper belle finalement on doit faire une belle échappée... Le salut dans la fuite ?
L’emploi de l'expression est assez fréquent dans le vocabulaire sportif, elle prend alors une dimension plus spécifiquement physique. On dit alors que le coureur a fait une échappée (le plus souvent sans son adjectif belle) quand un cycliste ou un athlète a réussi à prendre une longue avance sur ses poursuivants...
Amusant aussi de constater que, d'une certaine manière une belle échappée, ne soit pas tout à fait une échappée belle.. La position d'un adjectif peut changer bien des choses...

Exemple :

« Il était dans le peloton de tête lorsqu'il a senti qu'il pouvait tenter une échappée, alors, il a foncé, il a appuyé un peu plus fort et plus vite sur les pédales et, sans dopage (sic), il a réussi une belle échappée, c'est mieux que de se faire la belle ? »

Et voilà que l'on retrouve une nouvelle expression... se faire la belle... ou plutôt là en l'occurrence faire la belle ..
L'expression remonterait au Moyen-âge, en effet, lors de leurs duels les chevaliers arboraient les couleurs d'une jeune femme. S'ils remportaient la troisième manche, ils gagnaient un baiser de celle-ci. C'est ainsi qu'aujourd'hui on annonce, on demande dans une partie de dés ou de stratégie : On fait la belle ? Mais pas on se fait la belle...
L'emploi du mot belle est retrouvé dans le passé dans des expressions telles que : vous l'aviez belle de partir ou encore vous l'aviez belle de vous expliquer, le belle alors sous entend comme précédemment une belle occasion...
Les truands se l'accaparent au XIX ème siècle avec se faire la belle... Sous entendu profiter d'un moment opportun pour s'échapper... prendre la poudre d'escampette...
Se faire la malle.. dit-on aussi, la malle étant un genre de grosse valise que l'on plaçait à l'arrière des diligences... Voir aussi la malle-poste voiture véhiculée par des chevaux destiné aux transports des dépêches et des missives... Faire sa malle suppose se préparer à partir... de là se faire la malle...

Vive les échappées belles pour conclure... On y trouve souvent du bonheur, et soudain m'aperçois que je n'avais jamais rapproché bonne heure de bonheur... Cela semble assez élémentaire comme étymologie mais jamais je n'y avais songé...

Finalement d'une certaine manière, j'avais bien fait, puisque que la notion de temps n'a aucun rapport avec l'affaire...
Heur en effet, vient du latin agurium et augurium et sous entend de bons présages. De bonnes augures...
Être heureux finalement ce serait surtout bénéficier d'un destin favorable...
Notez que nous avons échappé de peu au mot heureuseté, l'état d'être heureux dont l'usage a disparu... Nous l'avons échappé belle !
 
Un petit mot comme je les aime, chamarré, amusé, presque colorié. Il évoque une injure délicieuse parce que finalement légèrement pudibonde et quelque peu châtiée.
Mais je cale sur ses origines probables. Saper... mes courtes études latinistes me font songer au savon mais rien pour me suggérer d'office une véritable piste..
Il me faut alors aller vérifier.
Et bien suis loin du compte..Trouvée l'explication suivante..
Saperlipopette pourrait se décomposer comme suit :
Saper que je pensais pour ma part un peu argotique a, en réalité, gardé son sens originel, saper se dit de la destruction d'un édifice, d'une fortification à partir de sa base, de ses fondements.
Lipo que je n'avais pas perçu comme tel ici, désigne bien entendu le gras, la graisse (à laquelle on s'attaque aujourd'hui sans vergogne avec des outils bien barbares..) On poudre à la chose l'idée de lipoïde : la rotondité à laquelle la partie la plus rebondie de l'humain peut être associé .
Pette de son côté de l'italien petto exprime quant à lui l'idée du secret..
Saperlipopette serait si l'ont réunit la somme de ces diverses compositions lexiques, une mise en garde contre une fessée probable à venir.... Celle-ci étant administrée en secret, en petit comité... Non pas au sein d'alcôves énamourées mais plutôt dans les bas-fonds sombres d'institutions scolaires bien rigoristes...
Mais voyons un peu du côté de sapristi aussi.. cette piste me paraissant quelque peu farfelue. (joli aussi farfelu)
Sapristi est la corruption du mot sacristi, comme pour parbleu (pardieu), on ne nomme pas clairement la chose dans son véritable contexte pour éviter le blasphème..
Les deux mots sont-ils liés, la chose reste vague...
Une citation de Rimbaud que je remets brièvement dans son contexte..
Très jeune encore, ce texte faisant partie de ses premiers écrits, il se rebelle contre l'instruction scolaire trouvant les études proposées inutiles et surtout inappropriées..
« Ah ! saperlipotte de saperlipopette ! sapristi ! moi je serai rentier; il ne fait pas si bon de s'user les culottes sur les bancs, saperlipopettouille !
Pour être décrotteur, gagner la place de décrotteur, il faut passer un examen; car les places qui vous sont accordées sont d'être ou décrotteur, ou porcher, ou bouvier. Dieu merci, je n'en veux pas, moi, saperlipouille ! Avec ça des soufflets vous sont accordés pour récompense ; on vous appelle animal, ce qui n'est pas vrai, bout d'homme, etc...
Ah ! saperpouillotte !... »
Les choses n'ont finalement pas beaucoup changé..


exquis
Et puis j'ai eu envie d'exquis..
C'est exquis comme dirait Ferré...
Oui certaines choses le sont, certains êtres aussi..
Cela reste un adjectif.. on ne dit pas un exquis, une exquise.. dommage.. Mais l'on peut dire une esquisse exquise.. C'est un mot que l'on emploie moins il me semble, je le rencontre peu, j'oublie moi même de me le laisser aller en bouche. Et pourtant la somme des choses exquises offertes à nos sens est bien longue à qui sait prendre le temps de savourer..
Je parlais ce matin avec un ami amateur comme moi de fruits de mer. Voilà de l'exquis... Du forcément exquis...
Quoi de plus délicieux en effet qu'être installé en bonne compagnie sur une petite terrasse après une journée ensoleillé au-dessus d'un paysage maritime devant un généreux plateau d'huitres qu'accompagne un fruité vin blanc.. Sans oublier le croquant de la tranche de pain beurrée demi-sel, le petit filet de citron..
Tout ça vaut bien une robe de cuir qu'aurait du chien sans le faire exprès... (voir fin de texte..).
Après ce détour culinaire, voyons un peu d'où nous vient le mot en lui-même..
Du latin exquisitus, rechercher, quérir.. en vieux français esquerre..
La liste de ses synonymes : agréable, aimable, amène, avenant, beau, bon, charmant, cordial, délectable, délicat, distingué, doux, enchanteur, excellent, extraordinaire, extrême, fameux, fin, adorable, gentil, habile, joli, judicieux, merveilleux, original, parfait, précieux, rare, recherché, riche, savoureux, suave, subtil, succulent et sympathique...
Rien n'égale je trouve le mot en lui même..
Il y a bien sûr aussi de délicieux ou surprenants cadavres exquis une manière de créer dans l'immédiat des surréalistes.. Définition wikipédiesque : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes.»
L'intitulé du jeu en lui même est un de leurs cadavres exquis.. Plus exactement : « le cadavre - exquis - boira – le vin – nouveau. »
A ce propos Breton disait :
« Bien que, par mesure de défense, parfois, cette activité ait été dite, par nous, "expérimentale", nous y cherchions avant tout le divertissement. Ce que nous avons pu y découvrir d'enrichissant sous le rapport de la connaissance n'est venu qu'ensuite. »
J'adore pour ma part ces hasards des mots accolés..
Quelques romans ont été écrits suivant ce concept dont « L'Amiral Flottant » oeuvre de pas moins d'une douzaine d'auteurs dans un ordre désigné par le sort....

Une citation d'Alain Gerbault dans « A la poursuite du Soleil »
«  J'apprenais à goûter l'exquise saveur des chevrettes d'eau douce enveloppées dans des feuilles d'hibiscus et rôties sur des pierres rougies au feu, un mets digne des dieux »..

Jean Yann est l'auteur d'un livre intitulé sereinement : « Je suis un être exquis »....
Je ne savais pas et, à vrai dire il me plairait bien de le lire..
Quelqu'un d'autre qui n'est pas cité dans mes sources a dit : « je n'aime en tout que l'exquis... »
Ce n'est de pas moi mais j'aurais pu avoir cette audace là..

j'ai, malgré moi transformé le extra de Férré en exquis, début de confusion mentale ? J'assume..
 
Ce mot je l'aime d'office. La différence qu'il suggère me plait. Sa sonorité aussi.
Il me semble qu'il propose une autre manière d'être, d'envisager le monde.. Peut-être ne pas être trop acoquiné à un clan, une caste. Vivre sans faux-semblants essayer d'être soi.. Mais il est possible que ma sympathie pour le mot m'égare et que les qualités que j'envisage pour lui m'empêche de le voir sous son vrai jour.. Alors il faut allez vérifier..
L'origine de ce mot du VIIIè siècle qualifiait des personnes détruisant les images saintes.
Synonymes associés : Impies, mécréants, vandales..
L'iconoclasme vient de eikon, (icône) et de klao (casser) tous deux mots d'origine grecque.
Ce courant de pensée rejette l'adoration voué aux représentations du divin en s'appuyant sur le troisième Commandement de la Bible.
« Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fait miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. »
Oh attention aux foudres célestes.. jusqu'à la troisième et quatrième génération.. Ciel moi qui adore la photographie.. je suis une impie..
Alors on ne se prosternait pas devant les Images divines, pas d'idoles...
Par la suite dans la religion catholique le divin devint le principal sujet des artistes qui trouvaient finances auprès des instances religieuses leur permettant alors de s'adonner à leur art.
Aujourd'hui la représentation divine ou même humaine reste interdite dans la torah : « Tu ne te feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. ».
L'islam en interdit aussi la représentation. Cette absence orienta l'art, la culture, l'architecture arabo-musulmane. Elle explique ainsi le goût pour l'ornement des lettres, un style architectural plus épuré qu'en occident.
Je vous passe un peu de toute cette Histoire, elle est longue, à rebondissements à travers les peuples, les communautés, les siècles..
Par extension et c'est elle que j'ai saisie intuitivement, l'iconoclaste est une personne rejetant les traditions.
C'est un peu réducteur, on peut être revêche à trop de traditions tout en en respectant quelques unes d'entre elles.. Parce que cette définition là. me semble, si je puis me permettre un peu « pétainiste »..
A propos de définitions. J'avais un jour rencontré quelqu'un qui écrivait ou réécrivait les définitions d'un dictionnaire.. Il m'avait raconté que comme une espèce de marque, de récompense, les rédacteurs avaient le droit d'inventer et de placer un mot de leur création pour chaque nouvelle édition.
Je l'ai cru, mais parfois je suis naïve.. Mais l'idée quoiqu'il en soit est jolie.
Une seule citation de Michel Leiris que j'aime..
« A ma propension un peu iconoclaste à démantibuler le langage avec ces jeux de mots se mêlait, utopiquement, l'espérance d'aboutir parfois à un langage moins arbitraire, en connexion authentique. »

 
La première définition en fait un mot d'autrefois utilisé pour dire cigarette...
Il m'arrive encore parfois de m'en servir et je ne suis pas tant que ça d'autrefois... C'est vrai que je l'utilise davantage qu'on ne l'utilise avec moi... La dernière fois que quelqu'un m'a demandé une cibiche... C'était Jeanne Moreau... Je travaillais alors comme attachée de presse pour la sortie de son dernier disque où elle chantait un poète surréaliste belge.. Norges, et nous étions sur un plateau des Buttes Chaumont où Jean-Christophe Averty... réalisait ses petits montages tout plein de bricolages inventifs et poétiques..
Or donc... Cibiche... Mais d'où vient donc cette douceur littéraire, parce que cibiche... c'est doux, c'est imagé, ça sent le Prévert, le paris musette, ses valses à quatre temps, les mains des hommes campées sur le popotin de madame, un petit accordéon entrainant tout son petit monde, le Gabin n'est pas loin et l'Arletty non plus... c'est parigot et gouailleur... et t'as de beaux yeux tu sais...
Alors évidemment en homonymes on retrouve la sèche et la clope (clope que l'on peut dire d'ailleurs au féminin ou au masculin suivant si c'est un mégot ou pas...).
Sèche tombe un peu en désuétude aussi... Griller une petite sèche... La sèche est l'opposée de la cigarette roulée donc mouillée de salive, le contraire de la sèche cigarette industrielle... J'avais oublié la tige aussi.deux termes beaucoup plus rock and roll que ma petite cibiche... Pas l'étymologie de ma cibiche....
 
Ce matin m'éveille avec une envie de zizanie...
A vrai dire ce mot m'est sympathique d'emblée.. Semer la zizanie ce n'est pas méchant, c'est faire un peu grincer les rouages, c'est chambouler les plan-plans, les habitudes, les certitudes, c'est un petit strike dans le jeu de quilles des conventions établies
Les synonymes ont d'office un son beaucoup moins sympathique : brouille, désaccord, discorde, division, mésentente, tension...
La zizanie est l'appellation de graminées aquatiques de riz (parfois d'avoine), une céréale sauvage . Base de nourriture pour nombre d'ethnies de par le monde, aujourd'hui en péril dans sa forme originale. Le riz sauvage du Texas disparaît peu à peu en raison de la raréfaction de son habitat et à cause de la pollution. La Mandchourie voit également ses zizanies disparaître quand, par ailleurs, introduit accidentellement en Nouvelle-Zélande elles sont devenues plante invasives...
Le riz sauvage est aujourd'hui cultivé....
La zizanie en elle-même est aujourd'hui plante d'ornement. Quel paradoxe qu'une zizanie décorative.
Facile après ces éclaircissements de comprendre alors l'expression semer la zizanie..
Il semblerait donc que ces plantes poussant librement, follement, anarchiquement parfois, on ait associé ce terme à un genre de fouillis..
J'ai toujours pour ma part aimé les herbes folles et spécialement les graminées..Alors ne m'étonne pas finalement de mon amitié d'office pour le mot et la symbolique associée..
Si l'on considère l'idée de la mauvaise graine... N'y-a-t-il pas de plus belle zizanie qu'un gentil coquelicot à la lisière d'un champs de blé...

Citation

« C'était un petit gars débrouillard. Capable. Mais bougrement sournois, sachant bien semer la zizanie ».
Victor Serge, Portrait de Staline -1940


Lle zinzin alors viendrait-il de zizanie ? Comme ça à brûle-pourpoint (jolie expression..) on serait tenté de le penser.
Certains rapprochent plutôt le mot de zozo.. D'autres l'associent à des engins bruyants : chars d'assaut, avions, tanks.. On parle aussi de l'onomatopée associant des sons.. Pas d'étymologie précise..
Le zinzin peut familièrement désigner une chose qu'on ne sait pas nommer le truc, la chose, le machin, le bidule.. Ou donc un objet bruyant.. Il peut s'agir aussi d'un bal, d'une guinguette, d'un dancing, d'un guinche, d'un pince-fesses, d'une sauterie..
Par extension : un personnage issu du mélange métissé du zozo et du zinzin qui aurait du bruit dans la tête, les idées pas très claires.
Synonymes dans ce sens: cinglé, fou, sinoque, toqué, zonzon..
Le zinzin désigne aussi un opérateur intervenant massivement en bourse pour les grands groupes, les banques...
Je ne peux m'empêcher de vous ajouter le joli verbe de zinzinuler trouvé au hasard de mes recherches....
Les petits oiseaux tels les mésanges zinzinulent.. quand les hirondelles elles gazouillent. Ah ! les hirondelles, leurs longues et rapides poursuites dans le ciel bleu d'été..
On peut aussi zinzinuler surtout les femmes semblerait-il..

Citation :

" Les femmes zinzinulèrent selon leur coutume, les hommes restèrent debout, on ne s'amusa ni plus ni moins qu'ailleurs"
Du Camp
 
Cela faisait longtemps que je n'étais plus revenue à mes petits mots alors tout à l'heure, en faisant la vaisselle, j'ai décidé de vous faire les premiers qui me viendraient en tête...Les premiers qui passeraient la porte de mes pensées..
Et les heureux élus sont ? Rigolo et rombière... Un genre de cadavre exquis surréaliste...
Comment, pourquoi me direz-vous ? Et bien rigolo, j'en avais parlé ultérieurement donc naturellement il m'est revenu en me faisant un petit appel du pied..
Par contre la rombière, là j'en suis toute ébahie je ne sais vraiment pas d'où cette polichinelle est sortie...... D'un grand chapeau sans doute.. l'image est cocasse...reste à trouver le prestidigitateur capable d'un tel tour.
Or donc, rigolo.. Je sens bien qu'encore une fois, je vais me faire un petit voyage en Italie..
Alors partons vers la définition …
Rigolo est au choix évidemment un adjectif ou un nom personne qui fait rire ou peu sérieuse, pas crédible..
Un rigolo est aussi une arme à répétition de poing.. un pétard, un feu, un flingot, un pistolet, un riffle, un riffle, un calibre, un seringue, un soufflant...
Dans les synonymes pour l'adjectif, nous trouvons en vrac et dans le désordre : amusant, bidonnant, charlot, cocasse, drôle, comique, guignol, jean-foutre, pantin, pistolet, marrant, pitre, tord-boyautant (!) ..
Allons maintenant vers l'étymologie...
Pas d'origine claire on parle de rondes ici et là.. Je ne peux me passer de vous livrer une réponse faite à ce sujet sur un forum :
« J'ai entendu dire que rigoler venait du temps ou les femmes portaient des corset si serrés que cela compressait fortement leurs vessies et que quand elles riaient, elles s'urinaient dessus et ça provoquait des rigoles... Ce serait pareil pour marrer sauf que là cela faisait une marre... »

Citation :
« Je ferais aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n'est pas moi qui ai commencé... » Coluche évidemment..

Passons à la rombière..

Le mot provient d'une déformation phonétique, en jargon de marine. La figure de proue des grands navires s'appelait autrefois rambière... D'où les premières utilisations du mot dans les railleries : Vieille rambière !
C'est vrai que l'on oublie souvent le grand nombre de nos mots usuels qui proviennent du langage marin...
Définition : femme d'âge mur, bonne vivante et prétentieuse...Ailleurs c'est une vieille femme ennuyeuse..
Une petite citation quand même que j'espère vous ne m'attribuerez-pas : « Elle me saoule d'une force cette rombière ! »...
Et l'hilarant ; « La rombière leur carre dans son buffet leur vaisselle, leurs boites de conserves et tout le bordel pour le bec ». Non ce n'est pas dans les Tontons Flingueurs mais c'est du Henri Barbusse dans « Le feu, Journal d'une Escouade ».
Et une petite dernière : « Elle est trop rombière cette zozo !! ».

J'avais dit plus haut que j'irais vérifier charlot et chaplin...
Et bien le charlot est le nom vulgaire du grand courlis, une alouette de mer... c'était aussi le nom donné au bourreau par le Peuple de Paris...
Le mot charlot provient bien de Chaplin, même si c'est seulement dans les pays francophones qu'on l'appelle ainsi, dans les pays anglophones, il n'a pas vraiment de nom, seuls ceux associés à ses films l'émigrant ou encore le Vagabond...
 
Un mot que ne renierait pas le capitaine Haddock...
J'aime aussi beaucoup celui-ci, bien que je ne le prononce ni ne l'écrive guère... Il me fait sourire, il suppose un énervement amusé d'une essence plutôt masculine...
Avec lui, l'imaginaire nous plante d'emblée sur un trois mâts peuplé de marins bigarrés et pas bégueules.. Rations de tafia, tapes sur cuisses viriles, chansons à boire et que je te hisse la voile d'artimon oui le cacatois et que vogue le gros rafiot vers l'ile de la Tortue ou quelques eldorados..
Ce petit mot coquin à sa manière semble ne pouvoir s'accoquiner qu'avec un point d'exclamation ..
Mais d'où provient ce sacre du bleu...?
La noblesse dans son langage plus châtié que celui des marins qui a remplacé le mot Dieu, par celui de bleu pour éviter les foudres d'un blasphème.
On trouve le même changement dans mordieu devenu morbleu..
 
Un petit mot souriant... qu'on peut mettre à toutes les sauces...
Mais d'où vient donc ce riquiqui ?.
Encore un terme plutôt enfantin m'objecterez-vous …
L'âge adulte, l'âge d'homme diraient d'autres, est celui où on ne se s'autorise plus trop ces petits mots..
Définition : tout petit, étriqué, qui a peu de largeur.
L'origine du mot provient de l'appellation d'un alcool,fort type eau de vie.... le rikiki.
L'on se sert alors qu'un petit doigt de riquiqui...
Par extension la nomination en est devenu le sens.. Un soupçon, un peu..
Exemple : un bikini pas si rikiki..
 
Je batifole, tu batifoles, il ou elle batifole, nous batifolons, vous batifolez, ils ou elles batifolent...
Au plus-que-parfait, j'adore : il aurait fallu que j'eusse batifolé...
Mais que faisons-nous au juste quand nous batifolons...
Voyons... De mon côté sans vérification aucune je verrais bien l'origine dans une petite danse italienne.
I
l s'agit d'un verbe intransitif... ça veut dire que l'on peut batifoler mais pas se batifoler. On dirait bien qu'on a besoin des autres pour batifoler.
Définition : folâtrer, s'amuser de choses frivoles...
Synonymes : baguenauder, flirter, papillonner, cabrioler, folâtrer... s'amuser bien sûr.
Mais cela ne me dit pas d'où vient ce petit mot …
Mon intuition était bonne, direction l'Italie...
Le Battifolle était un rempart ou un boulevard où les jeunes gens allaient s'amuser.
Une origine plus ancienne explique de son côté que batifollum ou encore bacifollum signifiait bastion, machine de guerre, beffroi...
De la guerre on est venu au plaisir, jolie transformation dialectique...
En français le batifole semble parler d'une espèce de moulin... Peut-être qu'alors ses ailes battaient-elles follement dans le vent des tempêtes en un joyeux mouvement...
Citations :
« N'ayant pas fait vœu de chasteté et ne se livrant pas à des plaisirs solitaires ou à la boisson, comme les jeunes bourgeois d'Angleterre, il batifole avec les vierges folles de leur corps..» Paul Laffargue – Sapho

:« Âme qui batifole n'est pas loin d'être folle...» Auteur inconnu.
 
Une ribambelle... On imagine instantanément une ribambelle d'enfants s'échappant des classes vers le dehors, la rue avec cette clameur particulière et reconnaissable entre toutes des cris d'enfants dans la cour pendant la récré...
Ce mot semble ne se prêter qu'à des groupes particuliers dans une certaine gaité.
Voyons les synonymes.....
Il y en a une ribambelle, une pléiade : cascade, chapelet, collection, flopée, kyrielle, multitude, procession, quantité, série, tas, armée, avalanche, bataillon, cortège, défilé, déluge, file, flot, flux, foule, infinité, légion, masse, monceau, myriade, pléiade, quantité, série, succession, suite, tas, armada, cargaison, flopée, foultitude, pelletée, régiment, tapée, averse, essaim....
Le mot proviendrait par une dérivation fantasque de riban, qui s'est dit pour ruban...
Ailleurs dans une autre définition le mot serait à la fois familier et péjoratif.....
Je finis par trouver l'étymologie de la terminaison de ce joli mot... Bamb ou bamballer évoquant l'idée d'oscillement, de balancement...
Il y aussi la ribambelle faite de joli papier de soie que l'on découpe et que l'on déplie en une élégante guirlande...

Exemples :

Il m'a dit une ribambelle d'injures. Il a une ribambelle d'enfants..
Une ribambelle de chats, de chiens, de mioches....

Citations :

« Passant la tête par la portière, il regarda longuement cette ribambelle de maisons et d'arbres qui semblaient se donner la main et sauter devant ses yeux une gigantesque farandole » Huysmans.

« Il regardait passer les enfants des pêcheurs. Qui, lorsque revenait la saison douce et belle, allaient au bois voisin en longue ribambelle, cueillir des mûres ou chasser les papillons » Coppée

« Des diablotins par ribambelle viennent baiser ses pieds nus » Bérang